
Adieu Jean-Paul
Il portait depuis 2010 le titre honorifique de Prélat d’honneur que lui avait accordé le pape Benoit XVI. On pouvait donc l’appeler Monseigneur et détenait certains privilèges côté vêtements sacerdotaux. Mais tout ça ne faisait pas partie de sa personnalité. Ceux et celles qui l’ont connu et côtoyé l’appelaient simplement Jean-Paul car il était le parfait exemple de la simplicité.
Jean-Paul aimait les défis, mettre sa signature dans des projets. À son arrivée au sein de l’équipe diocésaine où il fut appelé à remplacer M. Yves Bariteau au Service des ressources humaines, il a rapidement démontré sa façon de faire. Il était accessible en tout temps, savait écouter et surtout, savait apaiser la tension dans des circonstances particulières.
Jean-Paul affichait aussi une très grande ouverture et accordait toute la latitude aux équipes qui travaillaient à ses côtés. A l’occasion d’une Vigile pascale, il pouvait être très à l’aise tant avec des chants traditionnels qu’avec « Il suffisait d’aimer » de Céline Dion, ou de « Bonjour Monsieur le Monde » de Michel Fugain. Avec lui il n’y avait jamais de barrière.
Il avait aussi ce côté provocateur qui pouvait nous faire bondir de notre siège. Ses réflexions étaient minutieusement calculées pour nous faire travailler encore plus fort et ainsi atteindre nos objectifs. Il pouvait nous faire rire, rager, réfléchir, mais il savait aussi nous faire prier.
Il a occupé une très grande place tout au long du chemin que j’ai parcouru à ses côtés. Il m’a appris que : « seul on va plus vite, mais qu’ensemble on va plus loin ». Si aujourd’hui je compte plus de 20 ans de service au sein de l’équipe diocésaine, je le dois à Jean-Paul Laferrière. Il a su me guider, m’encourager tout en faisant grandir ma foi. Il était mon confident, un confrère de travail unique en son genre, un ami sincère! Jamais je n’oublierai son 25e anniversaire d’ordination presbytérale. On lui avait alors préparé un « bien cuit » sous la forme d’un procès. Il était alors arrivé menottes aux poignets escortés par des policiers municipaux. Une soirée mémorable pour lui et pour tout ceux et celles qui étaient présents.
Carole Garceau, notre économe et directrice financière a eu la générosité de l’accompagner et de seconder les membres de sa famille jusqu’à la toute fin. Ce qu’elle retient le plus de lui c’est l’Amour et la Gratitude ». Au cours des 19 dernières années, elle précise que Jean-Paul a été son mentor, son modèle comme gestionnaire, un stratège, un complice dans son travail, un ami et un pilier pour tout le diocèse.
Jean-Paul avait de l’admiration pour les textes écrits par Doris Lussier. Sur la mort il aimait particulièrement celui intitulé « Un être humain s’éteint ». Dans ce texte l’auteur mentionne; « Ce que je trouve beau dans le destin humain, malgré son apparente cruauté, c’est que, pour moi mourir, ce n’est pas finir, c’est continuer autrement. Un être humain qui s’éteint, ce n’est pas un mortel qui finit, c’est un immortel qui commence ».
Aujourd’hui le deuil nous frappe. Nous avons perdu non seulement un prêtre respecté de tous, mais un ami sur qui on pouvait compter, sur des épaules sur lesquelles on pouvait s’appuyer et sur des oreilles qui pouvaient nous écouter. Le diocèse perd un « monument » et un personnage qu’on ne pourra jamais imiter ni remplacer.
Comme l’a si souvent répété ma consœur Georgette : « On t’aime Jean-Paul ». Repose en paix, tu l’as bien mérité !
Gilles Ferland
