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LE TEMPS ORDINAIRE ?

Publié le : 2019-02-04 a 00h00 | Catégorie : Paroisses, Catéchèse, Diocèse

Depuis la fin du cycle liturgique de la Nativité, nos maisons et nos églises ont repris leur disposition habituelle, comme en écho à la liturgie qui revient au temps Ordinaire qui, cette année, durera exceptionnellement 8 semaines puisque le mercredi des cendres ne sera célébré que le 6 mars.

Mais que se passe-t-il durant cette période aux accents de banalité? Les évangiles selon saint Luc des dimanches de l’année C jusqu’au Carême relatent certaines scènes que nous connaissons bien : les noces de Cana, l’annonce de Jésus sur son propre ministère et la stupéfaction des auditeurs présents, une pêche inespérée suivie de l’appel des premiers disciples, la proclamation des Béatitudes et de l’importance primordial de l’amour qui se manifeste dans des gestes concrets. À prime abord, rien de vraiment spécial, que des événements que nous-mêmes avons expérimentés un jour ou l’autre : un mariage, quelques prises de paroles, dont certaines provoquent des remous, des rencontres, un travail d’abord infructueux qui se termine en succès... Pourtant, chacun de ses petits riens cache une réalité invisible qui nécessite un peu de recul pour en comprendre toute la richesse : le début des signes merveilleux accomplis par le Messie annoncé dans l’Ancienne Alliance et qui est là au milieu du peuple d’Israël, le choix des douze et le commencement de la proclamation d’une Bonne Nouvelle qui va changer la face du monde.

Quoi comprendre de tout cela? D’abord, je crois que Dieu se plait à passer surtout dans le traintrain quotidien pour entrer en contact plus intime avec ses enfants. C’est là au cœur de nos vies, le plus souvent dans le calme et le secret, qu’il vient comme une brise légère pour nous manifester sa présence et susurrer des mots d’amour à nos oreilles. Et voilà le miracle : faisant ainsi, il transfigure l’ordinaire pour en faire quelque chose d’extraordinaire! Grâce à ce regard de foi qui nous permet d’aller au-delà des apparences, nous arrivons à saisir combien chaque petit geste de notre routine est un événement important qui peut servir à construire le Royaume. Comment? Simplement en offrant tout ce qui constitue nos journées : travail, prières, réussites, échecs, souffrances, etc. Et l’Église nous affirme avec certitude que cela suffit pour aider le Seigneur à sauver le monde, rien de moins! Avec lui, rien ne se perd, tout peut avoir valeur d’éternité, même nos faiblesses qui, par sa grâce, peuvent être des tremplins pour aller plus loin ou pour permettre de mieux comprendre et soutenir ceux et celles qui tombent sans espoir, sans comprendre.

En ce mois de février durant lequel, sujet ô combien actuel et brûlant (!), la météo est remplie d’incertitudes et d’extrêmes qui sont susceptibles de bouleverser notre quotidien, réjouissons-nous de marcher solidement à la suite de ce Dieu qui ne cesse de nous surprendre et qui veut réaliser des merveilles, même à partir de ce qui peut nous sembler à prime abord quelconque ou inintéressant.

Pierre Gosselin

Directeur de la pastorale diocésaine