L'abbé Antoine Manseau
Prêtre, missionnaire, grand vicaire, né le 12 juillet 1787 à Baie-du-Febvre (Baieville, Québec), fils d’Antoine Manseau, cultivateur, et de Marie Côté, décédé à Montréal le 7 avril 1866.
Dès l’âge de six ans, Antoine Manseau apprend à lire, mais en 1796 la mort de son curé, Pierre-Victor Archambault, chez qui il prend des leçons, interrompt ses études. En 1804, il quitte la ferme familiale pour entrer comme clerc à l’étude du notaire Étienne Ranvoyzé à Trois-Rivières où il apprendra aussi l’anglais. En 1806, il résilie le contrat qui le lie à son maître pour entreprendre à Nicolet ses études classiques qu’il termine à l’âge de 23 ans. Entré au grand séminaire de Québec en octobre 1811, Manseau succède aussitôt à l’abbé Pierre-Flavien Turgeon comme secrétaire de Mgr Joseph-Octave Plessis.
Il est nommé, le 23 octobre 1843, curé du village de L’Industrie (Joliette), Antoine Manseau connaît une seconde jeunesse. En raison de la pauvreté des habitants, dont les « deux tiers sont des journaliers », Barthélemy Joliette seigneur de Lavaltrie et propriétaire de l’église, du presbytère et du cimetière, pourvoit presque seul aux besoins du curé. Soucieux de son autonomie et de celle de l’Église, Manseau s’applique à convaincre le seigneur de donner ses biens à l’Église de son vivant plutôt que par testament. Il est le seul à tenir tête au seigneur, dont les générosités sont avant tout des investissements qui servent ses intérêts. En dépit de tensions certaines, tous deux réussissent à collaborer à divers projets dans la limite de leurs intérêts réciproques : l’érection civile de la paroisse Saint-Charles-Borromée contestée par les paroisses environnantes et l’ouverture du collège de Joliette, en 1846, à proximité de celui de L’Assomption, ne s’effectuent pas sans difficulté.
Dans l’intérêt de l’Église, Manseau s’occupe également, non sans tiraillement, du développement du collège de Joliette et de la venue des Clercs de Saint-Viateur. Il se consacre aussi à la construction d’un couvent (1853) et à l’installation des Sœurs de la Providence dans sa paroisse (1855). En 1864, il se retire à Montréal où il meurt deux ans plus tard.
Texte tiré du Dictionnaire biographique du Canada et signé par Benoît Lévesque