Le père Wilfrid Corbeil

Le père Wilfrid Corbeil
Serviteur de Dieu et de la beauté


Le père Wilfrid Corbeil (1893-1979), religieux de la congrégation des Clercs de Saint-Viateur, éducateur, peintre, architecte, décorateur, musicien, animateur culturel, homme de lettres, a réalisé, dans sa longue et fructueuse existence, une œuvre qui lui survit. Inspiré, talentueux, déterminé, infatigable travailleur, passionné par la beauté, entouré de disciples et d’admirateurs, soutenu par de nombreux amis et collaborateurs, il a lutté jusqu’à la fin de sa vie pour mettre en œuvre ce qui lui tenait à cœur.

Ses œuvres témoignent encore aujourd’hui de son talent et de sa détermination. Il a aimé l’Église, sa communauté et sa ville qui lui ont donné l’espace nécessaire afin de favoriser la réalisation de ses rêves à la mesure de ses dons. On l’a sollicité pour la rénovation et la construction de plusieurs lieux de culte et de certains édifices comme le noviciat Saint-Viateur, le scolasticat de théologie et le Musée d’art de Joliette.

Son abondante production comme peintre et architecte, ses décors de théâtre au Séminaire de Joliette qui enchantaient les spectateurs pendant près de 30 ans, ses expositions annuelles, ses luttes menées au service de la beauté, la fondation d’un studio de peinture et de dessin au Séminaire dès 1931, ses prises de position publiques pour défendre et encourager toutes les initiatives qui étaient au service de l’enrichissement culturel du milieu et de son environnement, les nombreux articles qu’il a écrits pour soutenir ses projets, les collectionneurs qu’il a fréquentés en Europe et aux États-Unis, la restauration des chapelles de la nonciature apostolique à Ottawa et de l’archevêché de Montréal, la fondation du Retable en 1946 qui était une association destinée à promouvoir l’art sacré au Canada dont il fut le directeur et le plus actif de ses membres, et la fondation du musée de Joliette en ont fait un éveilleur, un animateur culturel, un novateur dont la personnalité rayonnante et la réputation dépassent les frontières du Québec.

Le 10 février 1976, le père Corbeil reçoit une lettre de la ville de Joliette lui manifestant la reconnaissance de tous les citoyens pour son inlassable travail. « Pour souligner, de façon tangible, écrit-on, l’apport culturel que vous avez donné à la vie joliettaine, il a plu au Conseil de la ville de Joliette, par son règlement numéro 769, de désigner la nouvelle entrée de l’autoroute Centre-Ville du nom du Père-Wilfrid-Corbeil. » Le 10 septembre 1976, M. Jules Léger, gouverneur général du Canada, le décorait de l’Ordre du Canada. Puis le 14 janvier 1978, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal lui décernait le prix Philippe-Hébert, octroyé à des personnalités du monde des arts et de la culture au Québec. Toutes ces distinctions ont reconnu la qualité et l’ampleur de son œuvre qui a influencé plusieurs générations.

Le père Wilfrid Corbeil, Clerc de Saint-Viateur, est décédé à l’Hôpital Notre-Dame de Montréal, après quelques semaines d’hospitalisation, le 20 octobre 1979, à l’âge de 86 ans.

 

Texte tiré de d'une  biographique écrite par le père René Pageau, CSV